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04/10/2023

Le marché des fusions-acquisitions atteint un plus bas historique

Activité M&A

Un an, le volume total des opérations de fusion-acquisition réalisée à travers le monde s’est replié de 28 %. Le marché atteint son plus bas niveau depuis dix ans. Décryptage par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opération de fusion-acquisition.

L’époque de « la folle année du M&A » est aujourd’hui révolue. Selon les données livrées par Refinitiv, le montant total des opérations de fusions acquisitions concrétisées entre janvier 2023 et septembre 2023 s’est établi à 1 975 milliards de dollars dans le monde, soit le plus faible niveau enregistré en une décennie. À titre de comparaison, pour 2021 – année de rattrapage postcrise sanitaire -, le montant total des opérations avait atteint 5 800 milliards de dollars. Une chute qui s’explique notamment par la fin des opérations de grande ampleur : en un an, près de la moitié des deals à plus de dix milliards de dollars a disparu dans le monde. Toutes les places économiques sont aujourd’hui affectées par un recul des opérations. Sur la même période, le repli au sein de l’Hexagone est de 26 %, tandis que les opérations en Europe s’effondrent de 45 %.

Remontée des taux

Les raisons de la débâcle sont nombreuses. Dans un contexte macro-économique incertain, rythmé par des risques géopolitiques majeurs, les investisseurs se font attentistes. Ceux-ci doivent désormais composer avec un environnement de taux élevés qui induit une hausse du coût de la dette. En relevant leurs taux directeurs, les banques centrales européennes et américaines ont mis fin à une décennie de politique monétaire accommandante. Face à la raréfaction des liquidités, les investisseurs limitent leurs positions. C’est le cas notamment des fonds qui avaient coutume de financer leurs acquisitions par un fort effet de levier.

Les corporate en position de force

Certains secteurs contracycliques résistent. C’est le cas par exemple du secteur de la défense. À l’été 2023, Thales s’emparait de Cobham Aerospace Communications (CAC), entreprise spécialisée dans les systèmes de communication entre le cockpit des avions de ligne ou militaires et le sol, pour un montant de 1,1 milliard de dollars, soit 17 fois l’Ebitda. Une opération particulièrement représentative des mouvements actuels : Thales a acquis CAC auprès du fonds d’investissement Advent. Faute de liquidités suffisantes, les fonds d’investissement perdent du terrain au profit des corporate, moins dépendants de la dette. Les grands groupes multiplient donc les acquisitions, notamment à l’étranger, tandis que les fonds cherchent aujourd’hui à céder leurs positions dans les meilleures conditions possibles.

S’endetter pour mieux vendre

Si les start-ups tricolores ont longtemps résisté à ce repli des financements, ce n’est désormais plus le cas. Selon le rapport French Tech Finance Partners, sur les six premiers mois de l’année 2023, les levées de fonds des jeunes pousses tricolores ont baissé de moitié par rapport au premier semestre 2022. Faute de parvenir à réaliser une cession, les entreprises ont recours à la dette. À l’été 2023, le courtier français Premium contractait une dette de 400 millions d’euros auprès du fonds américain Blackstone. Un endettement important qui s’est accompagné d’un changement de direction. L’objectif étant de développer l’activité en attendant des conditions plus favorables pour la réalisation de la cession.

Nos experts à vos côtés

Dans un marché favorable aux acquéreurs, les entreprises candidates à la cession soignent leur argumentaire de vente. Elles se doivent aujourd’hui de démonter la pérennité de leur business dans des contextes macroéconomiques dégradés. Les experts d’AURIS Finance sont spécialisés par secteurs et vous accompagnent dans votre recherche d’acquéreurs et de financements. Leurs conseils d’experts vous permettront de redéfinir votre stratégie de croissance à court et moyen terme.

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