Particulièrement résilient face aux crises et aux incertitudes macro-économiques, le secteur de la propreté représente au sein de l’Hexagone un marché de 18 milliards d’euros. Il reste néanmoins assez méconnu. Explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
C’est sans conteste parce qu’en France le secteur de la propreté est composé d’une myriade de petits acteurs qu’il est rarement sur le devant de la scène. En effet, la plupart des entreprises sont des PME familiales transmises de génération en génération et au sein desquelles le pouvoir de décision est détenu par la famille fondatrice. Selon les chiffres livrés le Monde de la Propreté, organisme qui fédère les entreprises du secteur, il existe actuellement 16 000 entreprises spécialistes de la propreté en France. Les entités de moins de 50 salariés représentent à elles seules 92 % des entreprises du secteur, tandis que les entreprises de plus de 1000 salariés ne représentent qu’une infime partie du marché (0,5 %). Au total, elles emploient 600 000 personnes, dont une majorité de femmes (65 %) travaillant dans des PME de moins de dix salariés. Le chiffre d’affaires cumulé du secteur s’établit pour l’année 2022 à 18 milliards d’euros. Malgré un léger repli en 2020 (16,3 milliards de chiffre d’affaires), le marché a retrouvé ses niveaux d’avant crise dès 2021.
Nouvelles attentes
Depuis la crise sanitaire, la demande pour les prestations de propreté a enregistré une augmentation sensible, notamment en provenance des lieux recevant du public. Selon une enquête réalisée par BVA en partenariat avec le Monde de la Propreté, 9 Français sur 10 estiment que la propreté préserve la santé et la sécurité des citoyens. Depuis la crise sanitaire, la vigilance à l’égard du niveau d’hygiène et de propreté a progressé pour 80 % des répondants à l’enquête. Les missions concernant le nettoyage de bureaux représentent 34 % du marché total. Malgré le développement du télétravail, la demande en provenance des entreprises demeure forte. Elle constitue même un enjeu stratégique. Le flex office ayant progressivement remplacé l’open-space, la non-propreté peut être source d’importants conflits. Dans une organisation du travail qui mêle présentiel et distanciel, les entreprises se doivent de donner envie à leurs salariés de rejoindre leur bureau. La propreté devient alors un enjeu de cohésion des équipes et de performance.
Externalisation et concentration
Si les entreprises de la propreté sont principalement des organisations de petite taille (moins de dix salariés), cela s’explique par leur modèle d’affaires. Très souvent, ces entreprises sont prestataires extérieures pour de plus grosses entités. Avec 25 % du chiffre d’affaires réalisé dans les marchés publics, bon nombre de grands acteurs sous-traitent auprès de PME et ETI. Dans ce contexte, il n’est pas rare que de petites entités se fassent absorber par de plus grandes. Les entreprises qui disposent d’un savoir-faire ciblé sont particulièrement recherchées. C’est le cas par exemple des sociétés de nettoyage spécialisées dans les outils industriels. Grâce à sa stratégie d’acquisitions ciblées, le groupe de nettoyage français Belfor est devenu leader d’un marché de niche, celui de la décontamination après sinistre. Les entreprises qui opèrent dans le secteur tertiaire sont, elles aussi, la cible de plus grandes entités qui cherchent à étendre leur marché en renforçant leurs équipes par le biais de rachats.
Nos experts à vos côtés
Spécialisés par secteurs, les experts d’AURIS Finance ont accompagné de nombreuses opérations de cession et d’acquisition dans le domaine de la propreté. Depuis la recherche de financements, à l’identification de cibles potentielles, nous vous aidons à concrétiser vos projets.