En France, la cobotique – pratique qui consiste à faire collaborer des humains et des robots – est aujourd’hui un domaine émergent. Les entreprises du secteur de la propreté, et spécifiquement les plus grosses entités, commencent à s’en emparer. Explications et décryptage par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Et si demain des robots, accompagnaient les agents d’entretien ? C’est désormais vers cette alternative que se tournent les grands groupes spécialistes de la propreté. « Il faut bien avoir à l’esprit que la cobotique est une co-activité. C’est-à-dire que c’est le robot qui doit s’intégrer à nos équipes opérationnelles et non pas l’inverse. Dans ce cas, le robot est considéré comme un nouveau collaborateur qui intervient chez le client aux côtés des agents d’entretien », expliquait Luc Plessis, Directeur cobotique du Groupe Onet, à l’occasion d’un débat organisé par le magazine professionnel Services.
Avancées significatives
Les grands groupes, prestataires de services, à l’instar d’Onet (66 000 salariés et 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023) ou encore d’Eficium (1 000 salariés et 21 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022) et de Rema Groupe mesurent l’intérêt de l’instauration de solutions de cobotique. Tous affirment d’ailleurs avoir commencé à plancher sur ces solutions dès 2019. Les avantages sont nombreux. Ces solutions permettent à leurs clients de se doter de solutions plus vertueuses, moins consommatrices en eau et en détergents, en ligne avec leurs objectifs RSE. Du côté des agents d’entretien, la cobotique permet de réduire le temps alloué aux tâches répétitives ainsi que les tâches physiquement exigeantes. Son usage a une incidence significative sur la réduction des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui sont parmi les premières causes d’arrêt de travail au sein de la population des spécialistes du nettoyage et de la propreté. Enfin, l’utilisation de cobots laisse davantage de latitude aux agents d’entretien qui peuvent se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée et opérer une montée en compétence.
Synergies nécessaires
Les fournisseurs de matériel ont largement pris la mesure de cette évolution. Des entreprises telles que Nilfisk, Tennant, Fimap ou encore Kärcher France commercialisent des robots de nettoyage et de lavage. La plupart des solutions proposées se font sur un modèle de location longue durée et s’accompagnent d’un contrat de maintenance. Des prestations onéreuses pour les acteurs de la propreté et notamment pour les PME familiales qui constituent la majorité des entreprises du secteur. Le secteur de la propreté totalise 16 000 entreprises pour un chiffre d’affaires global de près de 18 milliards d’euros. Pour l’heure, seuls les très grands groupes ont mis en place ces solutions pour leurs clients. C’est le cas d’Onet mais également d’Atalian, spécialiste de la propreté et du Facility Management qui a récemment déployé la cobotique dans le secteur de la grande distribution. Pour son client Auchan, Atalian a déployé une vingtaine de cobots sur l’ensemble du territoire. Une innovation qui a permis au spécialiste du nettoyage de recevoir le prix de la transformation lors d’une convention consacrée au achats indirects d’Auchan Retail International.
Nos experts à vos côtés
La cobotique est sans conteste un levier fort de développement pour les entreprises de la propreté. Néanmoins, les plus entités et notamment les entreprises familiales pourraient avoir du mal à s’emparer de ces solutions : le coût d’investissement étant une réelle barrière à l’entrée. Le déploiement de la cobotique s’accompagnera de mouvements de consolidation. Les experts d’AURIS Finance sont spécialisés par secteurs. Nous nous plaçons à vos côtés pour vous aider à développer votre activité. Recherche de cibles à acquérir, recherche de financement, mise en place de partenariats, nos experts vous accompagnent.