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15/03/2023

Comprendre la débâcle SVB en cinq points

SVB

SVBVendredi 10 mars, un gigantesque « Bank Run » (retrait massif des dépôts) s’est soldé par la faillite de SVB – Silicon Valley Bank. Il s’agit à ce jour de la plus importante faillite d’une institution financière américaine depuis la crise financière de 2008. SVB était – en termes d’actifs gérés – la seizième banque du pays. Décryptage par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.

Pour comprendre la tempête provoquée par la chute de SVB, il faut d’abord revenir sur les raisons de la déroute.

Une forte exposition à la Tech

Aux Etats-Unis, Silicon Valley Bank était le partenaire bancaire de près de la moitié des start-ups américaines financées par capital risque et cotées en Bourse. Seizième banque du pays, SVB comptait à fin 2022, 209 milliards de dollars d’actifs et 175,4 milliards de dollars de dépôts. L’année 2021 ayant été particulièrement faste pour les entreprises innovantes de la Tech, les dépôts auprès de SVB ont bondi, enregistrant une augmentation de 86 % sur un an. À l’instar des autres banques de financement, l’établissement bancaire avait placé une grande partie des dépôts confiés par ses clients sur des obligations et bons du Trésor.

Des valeurs particulièrement éprouvées en 2022

Cependant, l’année 2022 a été beaucoup plus délicate. Le secteur de la Tech a connu un important retournement de marché. L’inflation, le contexte géopolitique ont induit davantage de prudence de la part des investisseurs, en conséquence de quoi, l’accès au financement s’est tari. En l’absence de levées de fonds, les start-ups ont poursuivi leurs dépenses de gestion courante. Elles ont ainsi continué à « brûler du cash », opérant des retraits auprès de leur banque. Au fil des mois, les dépôts auprès de SVB se sont amoindris.

SVB liquide en urgence ses obligations

Reste que dans le même temps, SVB avait investi une grande partie des dépôts dans des obligations souvent adossées à des créances hypothécaires d’agences fédérales. Le plan mis en place par la réserve fédérale américaine afin de lutter contre l’inflation a induit une remontée des taux d’intérêt. SVB a liquidé en urgence ses placements, enregistrant de fortes moins-values. En vendant ses titres, la banque a accusé une perte de 1,8 milliard de dollars. Pour compenser ses pertes, la banque a cherché à opérer une augmentation de capital. Il n’en fallait pas moins pour créer la panique chez les clients : sur la seule journée de jeudi 9 mars, SVB a reçu 42 milliards de dollars d’ordres de retrait de la part de clients alarmés.

Effet de contagion rapide

Le « Bank Run » a ainsi eu raison de l’établissement bancaire dont l’administration était, quelques heures plus tard, placée sous le contrôle de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), permettant d’assurer une garantie de 250 000 dollars par déposant. Étant donné l’importance des dépôts, une garantie fédérale a été apportée, permettant à chaque déposant de récupérer l’intégralité de ses fonds. De fait, pour 90 % des clients de SVB, le montant de leurs dépôts était largement supérieur à 250 000 dollars.

Réaction immédiate des marchés financiers

Les marchés financiers ont immédiatement réagi. La volatilité a bondi, tandis que les indices boursiers américains et européens ont accusé un fort repli. Si les experts écartent la possibilité d’une contagion, les valeurs bancaires ont été particulièrement éprouvées.

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Pour les entreprises innovantes, l’accès à la liquidité demeure la clé de leur développement. Spécialisés par secteurs, les experts d’AURIS Finance se placent à vos côtés et vous accompagnent dans vos recherches de financements pérennes.

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