Bilan des Fusions Acquisitions dans le secteur de l’Ingénierie en 2019

Le secteur de l’ingénierie bénéficie d’un large éventail de domaines et spécialités, tels que l’agro-alimentaire, le bâtiment, l’énergie, le génie civil, le pharmaceutique, l’informatique, la mécanique, et bien d’autres. Un secteur qui peut s’étendre, notamment en intégrant les bureaux d’études de fabricants (machines spéciales, composants, etc), intégrateurs – ensembliers offrant des solutions / offres globales, etc. 

A ce même titre, les prestations d’ingénierie sont aussi diverses que variées : maîtrise d’œuvre, assistance à maîtrise d’ouvrage, services R&D, étude et conception de produits, intégration de procédés industriels, assistance technique, …

Suivant cette abondance de paramètres, nous avons recensé un total de 111 transactions/opérations capitalistiques en 2019, impliquant au moins un acteur français (acquéreur, cédant ou cible) du secteur de l’ingénierie. De la micro-opération, jusqu’à la transaction boursière, les entreprises françaises d’ingénierie ont été dynamiques en matière de croissance externe en 2019. 

Un secteur en croissance et à opportunités

De manière générale, le secteur de l’ingénierie en France est en pleine croissance et pourvoyeur d’emplois. Avec une croissance annuelle du chiffre d’affaires située entre 3 et 4% et une prévision d’embauche de 50.000 à 60.000 employés par an, les entreprises du secteur naviguent dans une économie motrice. Néanmoins, cette tendance est principalement véhiculée par quelques grands groupes et certains projets concentrent une part importante des revenus du secteur, notamment : le Grand Paris, la rénovation du réseau ferré, le plan France très haut débit et le grand carénage nucléaire.

D’autre part, le marché français de l’ingénierie éprouve actuellement des difficultés à recruter, les entreprises subissent des pressions sur les prix et une hausse de leurs frais externes. Autant d’éléments qui freinent leurs marges, mais constituent des opportunités de croissance et de consolidation.

Par exemple, la croissance de l’industrie des services d’ingénierie est soutenue par une demande d’innovation constante, les difficultés techniques grandissantes à développer et fabriquer des produits, des cycles de vie de produits plus courts, le besoin de moins d’espace de bureau, la volonté de se concentrer sur d’autres tâches critiques, etc.

Les clients qui exigent des solutions plus complexes ont donc besoin de recourir à des sous-traitants leur permettant d’accéder à des technologies pointues. Les entreprises du secteur l’ont bien compris, car elles multiplient les opérations de rapprochement pour acquérir de nouvelles technologies, se diversifier dans leurs services de conseil et créer des liens solides avec les clients. En témoigne la méga-OPA lancée par Capgemini sur Altran en cours d’année 2019 (non encore finalisée).

Des besoins en opération de fusions-acquisitions

Les opérations de fusions-acquisition stimulent constamment la croissance dans le secteur de l’ingénierie. La croissance externe devance généralement la croissance organique pour les entreprises du secteur.

En 2019, comme au cours de ces dernières années on observe qu’une consolidation est menée par les grandes entreprises qui procèdent d’avantage à l’acquisition de petites boutiques. Il est plus facile ensuite d’intégrer une équipe de 100 ingénieurs que de recruter ces ressources individuellement. Dans une industrie où les actifs immobilisés sont quasi-inexistants il est important de combler les manques de talents/collaborateurs et de réussir à les conserver. De plus, les grandes entreprises disposent d’infrastructures plus développées et bénéficient d’économies d’échelle, elles peuvent donc facilement surenchérir sur les entreprises à taille humaine.

Pour illustrer ce cas, des groupes tels qu’Artelia, Assystem, Ekium, Essor, Socotec ou encore Vinci Energies ont procédé à de multiples acquisitions en 2019, en France comme à l’étranger. Leurs cibles faisaient presque toutes moins de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires.

La difficulté pour les entreprises d’ingénierie de taille moyenne restera la compétitivité, tant vis-à-vis de l’offre qu’à travers les moyens humains / compétences à pouvoir répondre aux appels d’offres et d’avoir la capacité à réaliser les projets en carnet de commande. Pour ces raisons, les PME restent très actives en matière d’opérations de rapprochement. Leurs besoins de s’étendre géographiquement, de renforcer leurs offres, d’augmenter leurs revenus et de réduire leurs coûts constituent une opportunité de mettre en avant leurs atouts pour séduire des cibles. La majorité de celles-ci souhaitent conserver leur indépendance, la culture PME, intégrant réactivité et souplesse à l’occasion de rapprochements, également offrant la possibilité de laisser une part minoritaire du capital aux fondateurs ou dirigeants cédants.

Liste des opérations M&A dans le secteur de l’Ingénierie en 2019 : Fusions-Acquisitions, LBO et Levées de Fonds

Ce tableau a été rédigé sur la base d’éléments publics, provenant des sources suivantes : Cfnews / Fusacq / Les Echos / Zonebourse.

Il recense de manière la plus exhaustive les transactions/opérations capitalistiques effectuées en 2019, impliquant au moins un acteur français (acquéreur, cédant ou cible) du secteur de l’ingénierie. Le facteur confidentiel et privé de certaines opérations ne peut nous permettre de garantir le caractère exhaustif de cette liste.