Retour à la table des négociations pour les producteurs et les distributeurs de la grande distribution. Alors que l’inflation tire les prix à la hausse, la guerre en Ukraine crispe encore un peu plus les débats. Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en fusion-acquisition décryptent.
En date du premier mars 2022, se sont clôturées les négociations commerciales réunissant les acteurs de la grande distribution, de la production et de la transformation. Des négociations aux accords historiques : voici en effet huit années que l’accord n’avait pas débouché sur une augmentation significative des prix. Dès la fin du mois de février 2022, les industriels plaidaient en faveur d’une hausse des prix de 7 à 8 % permettant de prendre en compte la hausse des prix de l’énergie. C’est finalement une hausse de 3 à 4 % qui a été convenue, selon les produits. À titre de comparaison, les augmentations consenties au cours des années précédentes étaient de l’ordre de 0,1 à 0,3 %, soit des niveaux calqués sur l’inflation.
Rendre plus équitables les négociations entre parties
Ces négociations s’inscrivent dans le cadre de la loi Egalim, loi pour « l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable » qui renforce les obligations de contractualisation entre professionnels. Cette loi de 2018, avec son complément Egalim 2 a notamment pour objectif d’assurer le revenu des producteurs en encadrant la construction des prix qui prennent à la fois en compte les coûts de production et les prix de marché.
Répercussion de la hausse de l’inflation
Si cette hausse est historique c’est afin de répondre à l’inflation qui, au cours de l’année 2021, a accéléré à 1,6 % au sein de l’Hexagone. Une tendance qui devrait encore s’accélérer durant l’année 2022. Selon les données de l’INSEE, en février les prix à la consommation ont augmenté de 3,6 % sur douze mois glissants, après 2,9 % au mois de janvier. En conséquence de quoi, l’augmentation des prix pourrait à nouveau et rapidement être revue à la hausse. En effet, les perspectives macro-économiques indiquent que le niveau d’inflation devrait encore progresser en France au cours des mois à venir, du fait, notamment du conflit ukrainien.
Le conflit ukrainien tire les prix à la hausse
Dans ce contexte déjà tendu pour les industriels, le déclenchement de l’offensive Russe envers l’Ukraine en date du 24 février 2022, vient intensifier la hausse des cours des matières premières et de l’énergie. Les premiers effets se font d’ailleurs déjà sentir sur la filière agro-alimentaire française. Autant d’éléments qui ont amené le gouvernement à engager une réouverture des négociations commerciales. De nouvelles discussions entre distributeurs et fournisseurs rendues nécessaires par la prise en compte de l’inflation que provoque la guerre en Ukraine. Celles-ci ont débuté le 18 mars et pourraient amener à de nouvelles hausses de prix.
Nouvelle hausse de prix en perspective
Pour le président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), Jean-Philippe André, une nouvelle hausse de prix semble inévitable. « On sait que cette crise ukrainienne viendra s’ajouter à une situation compliquée. On se met dans cet état d’esprit d’anticiper un deuxième choc de hausse de coût », a-t-il indiqué sur le plateau de BFM Business.
Des valorisations à repenser
Pour les spécialistes de la filière agro-alimentaire, cette hausse des coûts va sans conteste peser sur le niveau de marge. Dans ce contexte troublé, les entreprises candidates à l’acquisition ou à la cession devront redoubler de vigilance dans leurs scénarios de valorisation. Quelle que soit votre problématique, les experts d’AURIS Finance, grâce à leur expertise sectorielle, se placent à vos côtés.
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