Changement de paradigme dans le secteur de la grande distribution. Après une année 2023 marquée par l’inflation alimentaire et la chute du géant Casino, de nouveaux mouvements se profilent. Explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Tout a commencé par la chute d’un empire. Celui du Groupe Casino, endetté à hauteur de 6 milliards d’euros. En grande difficulté financière, le distributeur a dû également composer avec l’inflation alimentaire. Avec des prix en rayons de 20 % supérieurs à ceux pratiqués par son concurrent E.Leclerc, le groupe n’est pas parvenu à conserver sa clientèle et à consolider ses marges. Les enseignes Supermarché Casino et Géant Casino ont continué à brûler du cash : en un an, la branche a dévoré 2 milliards de cash et généré 500 millions de pertes.
Effet domino et course à la consolidation
La perspective d’un accord de reprise par Daniel Kretinsky, Fimalac et le fonds Attestor a induit une opération de restructuration du groupe, donnant suite à la cession de nombreux actifs. Le duo Intermarché-Auchan s’est ainsi emparé de 288 magasins, soit un parc valorisé entre 1,3 et 1,35 milliard d’euros. Cette opération permet à Intermarché de mettre la main sur 190 magasins, dont une trentaine devrait être cédés à Auchan. Intermarché atteint ainsi le seuil des 20 % de part de marché, se plaçant ainsi en tête des acteurs français. Un mouvement immédiatement contré par le géant Carrefour qui, à l’été 2023, mettait la main sur 60 hypers et 115 supermarchés des deux enseignes Cora et Match pour un montant de 1,05 milliard d’euros. Une acquisition hautement stratégique pour Carrefour en France qui parvient ainsi à regagner des parts de marché.
E.Leclerc, silencieux vainqueur
Dans ce grand mercato des hypers et supermarchés, quelques acteurs se distinguent par leur silence. À commencer par l’enseigne E.Leclerc qui, sans participer directement aux acquisitions, est parvenue à augmenter sa part de marché. En novembre 2023, E.Leclerc a surpassé ses concurrents en gagnant 1,8 point de part de marché, atteignant 23,7 % selon l’institut Kantar. Une performance significative qui s’accompagne de prévisions à la hausse, avec des gains estimés à près de 2 milliards d’euros et l’acquisition de 600 000 nouveaux clients. Désormais, près d’un quart des achats en grande surface se fait chez E.Leclerc.
Les hard-discounters se distinguent
Dans le même temps, les hards-discounters continuent leur percée sur le territoire hexagonal. Dans un contexte macro-économique incertain, les consommateurs sont très sensibles à l’argument prix. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à fréquenter les hard discounters. Un engouement qui va au-delà des dépenses alimentaires. L’enseigne Action, hard discounter non alimentaire venu des Pays-Bas, est désormais le magasin préféré des Français : huit consommateurs sur dix y ont déjà fait leurs courses.
Nos experts à vos côtés
La série de fusions et acquisitions déclenchée par la situation financière de Casino a redéfini le paysage de la grande distribution en France. Alors que E. Leclerc tire son épingle du jeu sans acquisitions majeures, d’autres comme Intermarché et Carrefour ont activement remodelé leurs réseaux de distribution. Dans le même temps, les discounters poursuivent leur offensive. L’année 2024 sera le théâtre de nouveaux mouvements majeurs qui impacteront toute la chaîne de valeur. Les experts d’AURIS Finance sont spécialisés par secteurs. Ils vous accompagnent dans vos recherches de financements et se placent à vos côtés pour vos opérations de rachat et de cession.
