L’ère du tout numérique engendre des conséquences déplorables, et pas seulement en consommation d’énergie, mais aussi en termes de déchets. Le problème est si conséquent qu’on lui a même donné un nom : les D3E ou DEEE. Cet acronyme qui signifie déchets d’équipements électriques et électroniques recouvre une multitude de problèmes sur lesquels les États ont commencé de légiférer et des sociétés à œuvrer pour trouver des solutions.
Près de 54 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générées en 2019 dans le monde et les 74 millions de tonnes devraient être dépassées en 2030, selon le Suivi des déchets d’équipements électriques et électroniques à l’échelle mondiale pour 2020. Que deviennent ces déchets, qu’en faire ? Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en fusion-acquisition, ont cherché à comprendre les enjeux d’une telle situation.
Une question de survie
Les équipements électriques et électroniques polluent car leur fabrication fait appel à des pièces et substances dangereuses comme des piles et accumulateurs, des composants contenant du mercure, des condensateurs pouvant contenir des PCB et autres. Mais ils regorgent également de matières premières comme des mé taux ferreux et non ferreux (fer, cuivre et or essentiellement), des métaux rares, du verre, des plastiques, etc.
En 2019, 9,3 millions de tonnes de D3E ont été officiellement enregistrées comme collectées et recyclées, soit 17,4 % de la quantité totale de DEEE produits. Il y a donc 82,6 % de déchets dans la nature, sans que personne ne sache ce qu’ils sont devenus. Certains d’entre eux traversent même les frontières (de 7 à 20 %). La plupart du temps, ils passent de pays riches à pays pauvres, via une exportation illégale. S’attaquer aux problèmes des D3E est une priorité.
Des solutions au traitement des déchets électroniques
Avant tout, traiter les D3E, c’est répondre à de nombreux objectifs de développement durable (ODD) tels que définis par l’Organisation des Nations Unies et tous ses États Membres dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. En pratique, il y a plusieurs niveaux d’intervention. En France, pour lutter contre le gaspillage et l’obsolescence, un indice de réparabilité (une note de 1 à 10) doit obligatoirement être affiché depuis le 1er janvier 2021.
Pour aller plus loin, d’autres pays proposent une TVA réduite sur les activités de réparation (Belgique, Suède, Luxembourg, Malte, Hollande. Pologne, Portugal et la Suède), favorisant ainsi l’essor d’entreprises et d’emplois locaux tout en luttant contre le gaspillage. Mais que faire des objets électriques ou électroniques en fin de vie, quand les ventes mondiales de smartphones ont augmenté de 26 % au premier trimestre 2021, selon l’institut Gartner ?
Récupération et recyclage des déchets électroniques
Les directives européennes et les lois françaises ne cessent de s’améliorer pour faciliter et financer la collecte des D3E. L’éco-contribution ou participation n’est pas une taxe mais un coût ajouté au prix de vente des produits pour compenser le coût de la collecte et du traitement des déchets. Ces déchets pourraient, de plus, s’avérer une véritable mine d’or et un biais stratégique tant de nombreux pays dépendent d’autres pour se procurer du lithium par exemple. Mais la récupération de ces matières premières tant convoitées est dangereuse et coûteuse. Les initiatives privées aidées par les États concernés vont prendre le relais des directives et des lois. Les exemples ne manquent pas au BRGM qui teste des solutions physico-chimiques ou l’utilisation de bactéries naturelles pour récupérer des métaux dans des disques durs ou des cartes électroniques usagées.
Le marché de la gestion des déchets électroniques est en pleine expansion et des levées de fonds pourraient être nécessaires en vue d’un réel développement. Parallèlement, de gros acteurs du recyclage pourraient souhaiter racheter des start-ups innovantes. Des fusions-acquisitions sont donc à envisager. Les équipes d’AURIS Finance sont prêtes à vous conseiller et à vous accompagner dans vos réflexions stratégiques et vos opérations de « haut de bilan » (cession, acquisition, restructuration du capital, levée de fonds…).