L’appétence des Français pour la formation professionnelle est en baisse. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’institut BVA People Consulting pour l’organisme de formation VisiPlus Academy. Analyse et explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Au cours de l’année 2023, seuls 28 % des actifs français se sont engagés dans une démarche de formation, soit dix points de moins qu’en 2022. C’est ce que révèle l’étude réalisée en juillet 2023 par VisiPlus Academy auprès de 1 000 actifs âgés de 18 ans et plus.
Retour à la normale
Ces chiffres en repli ne sont pas alarmants pour le secteur des organismes de formation. De fait, la formation professionnelle a connu une réelle embellie dans un contexte de crise sanitaire. Durant les différents confinements, la demande pour les formations en ligne a fortement augmenté. Dans un contexte post-sanitaire, de nombreux salariés ont cherché à faire évoluer leur vie professionnelle par le biais de la formation. En 2024, cet engouement semble retombé et le taux d’employés se lançant dans une formation professionnelle retrouve ses niveaux d’avant crise. Avec un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros pour l’année 2022, la formation constitue un marché en forte expansion : il représente désormais 1,05 % du PIB, contre 0,67 % du PIB en 2018.
Plus inquiets, plus formés
Néanmoins, l’engouement des salariés pour la formation professionnelle varie en fonction de leur âge et de leur catégorie socioprofessionnelle. Selon l’enquête livrée par VisiPlus Academy, 42 % des 18-25 ans et 41 % des cadres déclarent avoir un intérêt prononcé pour la formation professionnelle, tout comme 46 % des demandeurs d’emploi. Pour RH Média, le point commun de ces trois typologies d’actifs est une certaine inquiétude quant aux nombreuses évolutions du monde du travail nécessitant de nouvelles compétences pour assurer leur employabilité. Au global, près de la moitié des actifs interrogés souhaitent développer et/ou mettre à jour leurs compétences. Parmi eux, 22 % envisagent une reconversion, 11 % visent une évolution professionnelle et 8 % aimeraient obtenir un diplôme.
En France, la formation professionnelle est largement identifiée par les salariés comme un levier d’évolution de carrière. Un autre sondage, réalisé par l’organisme de formation Lefebvre Dalloz et mené auprès de 1 000 actifs, indique que la quasi-totalité des sondés (93 %) se dit concernée par la formation et se considère comme acteurs du développement de leurs compétences.
Lever les freins
Malgré un intérêt sensible, les personnes intéressées par une formation se sentent globalement dépourvues. Selon VisiPlus Academy, 56 % des sondés se déclarent mal informés sur les dispositifs de formation. Parmi eux, 17 % se disent « très mal informés ». Ce manque de lisibilité pourrait être accentué par l’instauration prochaine du reste à charge du Compte Professionnel de Formation. Le recours au CPF sera accompagné d’une participation du salarié, à hauteur de 10 % du coût de la formation. Cette mesure, qui devrait entrer en vigueur dès le mois prochain, pourrait avoir des répercussions importantes sur les salariés indécis qui, faute d’être déterminés dans leurs choix, préféreront ne pas s’engager dans une formation.
Nos experts à vos côtés
Les experts de la formation professionnelle devront redoubler d’efforts pour capter l’attention des salariés indécis. La pédagogie, l’information et la sensibilisation seront particulièrement importantes. Au cours des prochains mois, des rapprochements stratégiques entre acteurs du secteur de la formation professionnelle pourraient advenir, permettant à de capter de nouvelles parts de marché. Au sein du cabinet AURIS Finance, nos experts sont spécialisés par secteurs. Quel que soit votre projet : recherche d’un repreneur ou d’une nouvelle cible, nous nous plaçons à vos côtés.
