Entre janvier et juillet 2023, les ventes de bio en grandes surfaces se sont repliées de 13 %. Sous l’effet de l’inflation, les clients de la grande distribution repensent leurs habitudes de consommation. Des changements qui ne sont pas sans incidences sur la filière du bio. Explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Selon les données livrées par l’institut Circana, au mois de juillet 2023, le chiffre d’affaires des produits bio dans la grande distribution est passé sous la barre des 4 %. Avec un chiffre d’affaires de 3,9 %, le bio atteint son pire niveau depuis 2018. Un repli qui s’explique notamment par le contexte inflationniste : au cours des deux dernières années, en France, l’inflation alimentaire a bondi de 21 %. Malgré les dispositifs mis en place par le Gouvernement, les consommateurs semblent s’éloigner durablement des produits les plus onéreux. La filière bio ainsi que les produits labellisés AOP ou AOC en pâtissent.
Des restrictions sur les dépenses alimentaires
Face à l’inflation, les consommateurs limitent leurs dépenses. En deux ans et après correction de l’inflation, le budget alimentaire des ménages français a globalement baissé de 20%. Un repli particulièrement marqué pour les produits bio qui sont en moyenne 50 % plus chers que les produits classiques. Selon l’édition 2022 du baromètre des produits biologiques en France réalisé par l’Agence bio : 60% des Français indiquent avoir consommé des produits alimentaires biologiques au moins une fois par mois au cours des 12 derniers mois. Un pourcentage en baisse de 16 points sur un an. La part des consommateurs n’ayant consommé aucun produit biologique au cours de l’année écoulée double, pour atteindre 17 % des Français. Trop éloignés du quotidien des Français, ces produits sont de plus en plus jugés élitistes par les consommateurs qui plébiscitent les hard-discounters et les produits de marque distributeur.
Repli des références et concentration des magasins spécialisés
Pour les producteurs et les distributeurs, le bio est aujourd’hui entré dans une spirale infernale. En réponse à un engouement moindre pour le bio, les géants de la grande distribution ont largement réduit l’offre en rayon. « Il y a eu une énorme coupure dans les assortiments, qui ont fondu de 12,3 % entre janvier et fin juillet. Or dans les produits de grande consommation, c’est l’offre qui fait la demande. Elle est amoindrie quand des articles disparaissent des rayons », explique Emily Mayer, directrice chez Circana au quotidien Les Échos. Si le prix reste le premier frein à la consommation, la méconnaissance du cahier des charges et la défiance des consommateurs vis-à-vis du label progressent fortement.
Fermetures et rationalisations
Les volumes de ventes reculent également dans les magasins spécialisés, avec un recul de 12 % enregistré au cours de l’année 2022. Pour faire face au repli des ventes, les leaders du secteur tels que Naturalia ou encore Biocoop rationalisent leurs réseaux. D’autres enseignes ont dû fermer le rideau. C’est le cas en région parisienne de l’enseigne Les Nouveaux Robinson qui a été liquidée fin 2022.
Nos experts à vos côtés
Si la filière bio est aujourd’hui victime du budget restreint des ménages, le marché conserve un réel potentiel de développement, notamment auprès des collectivités locales. Les innovations du secteur peuvent également permettre de capter de nouveaux marchés.
Les experts d’AURIS Finance sont spécialisés par secteurs et accompagnent les acteurs de la distribution. Que vous soyez à la recherche d’une cible à acquérir ou en phase de cession, nos experts se placent à vos côtés.