Le 27 décembre 2023, le décret relatif à l’application de l’écotaxe sur les poids lourds a été publié au Journal Officiel. Ce texte autorise la modulation du tarif d’accès aux infrastructures routières locales selon le niveau de pollution d’un véhicule. Quelles conséquences pour le secteur des transports ? Décryptage par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Le décret numéro 2023-1407 du 27 décembre 2023 n’a pas fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant, ce texte pourrait avoir une incidence majeure sur la rentabilité des acteurs de la filière transport.
Écocontribution
Selon le principe pollueur-payeur, le décret instaure une modulation des péages pour les véhicules de transport de marchandises et de personnes en fonction de leurs émissions de dioxyde de carbone. Il introduit une majoration des péages en cas de pollution atmosphérique élevée due au trafic et s’applique aux véhicules dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3,5 tonnes. À la suite de sa validation par l’État français, le dispositif devrait être effectif dès le début de l’année 2025. Le déploiement de l’écoredevance pour le trafic de marchandises aura lieu deux ans plus tard, soit dès 2027. Une taxe destinée à permettre de « financer les investissements routiers et favoriser la tradition écologique des flottes ». Si le décret a pour double vocation de répercuter les coûts externes liés à la pollution aux émetteurs et d’inciter à l’utilisation de véhicules moins polluants, il intervient dans un contexte difficile pour les entreprises du transport.
Trois années pour verdir les flottes
Malgré la demande forte en matière de transport de marchandises, les entreprises du secteur sont aujourd’hui confrontées à une inflation record de leurs coûts. Selon une étude réalisée par l’Union TLF, organisme représentant l’ensemble des métiers de transport et de la logistique, l’inflation pourrait atteindre 6,8% en 2024 hors carburant. Dans le détail, deux postes impactent cette évolution : les charges liées au personnel (+ 10% d’augmentation), ainsi que les charges de structures (en progression de 6 %). Dans le même temps, les entreprises sont contraintes de s’engager en faveur de la transition énergétique, via leur verdissement de leur flotte. Pour l’heure, le chemin semble long vers le transport routier propre : plus de 97 % des 615 500 poids lourds en France fonctionnent au diesel.
Un secteur en phase de concentration
Ces exigences environnementales requièrent des investissements conséquents de la part des entreprises du secteur. Dans ce contexte, la tendance est à la concentration. De grands acteurs s’emparent de plus petites entités afin de se doter de l’assise financière nécessaire au verdissement de leur flotte. Récemment, trois ETI françaises se sont emparées de transporteurs locaux : Jardel, Groupe Rousseau et Jacky Perrenot. Chaque mouvement s’accompagne d’une réflexion stratégique quant au verdissement de la flotte. C’est ainsi, par exemple, que la flotte du groupe Jacky Perrenot est actuellement constituée à 18 % de véhicules à énergies alternatives. Le groupe s’apprête par ailleurs à acquérir 168 camions électriques. À petits pas, les entreprises s’engagent vers une transition environnementale. Aidées des innovations technologiques, elles opèrent des changements profonds sur l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la logistique jusqu’au packaging en passant par l’utilisation de véhicules propres.
Nos experts à vos côtés
Les entreprises de la logistique détentrices de solutions innovantes ainsi que les PME du transport dotées d’une forte implication locale sont particulièrement scrutées par les géants de la filière. Les experts d’AURIS Finance sont spécialisés par secteurs. Ils vous accompagnent tout au long de vos opérations de cession et d’acquisition.