Depuis plusieurs mois, Carrefour fait les gros titres. Après l’abandon du projet de rachat par le canadien Couche-Tard, le géant français de la grande distribution est encore sujet à de nombreuses spéculations : et si c’était finalement avec Auchan que s’opérait un rapprochement ? Les experts d’AURIS Finance décryptent ce mouvement de marché majeur qui tarde à se concrétiser.
La saga d’une opportunité de rapprochement du géant Carrefour avec l’un de ses concurrents de la grande distribution a débuté dès 2018. Il y a trois années déjà, Alexandre Bompart, Président du directeur général de Carrefour, entamait des pourparlers avec le groupe Casino. Une première tentative de rapprochement avortée mais qui n’a pas mis fin aux velléités de fusion de Carrefour.
Le groupe a d’ailleurs intensifié ses entrées en négociation avec d’autres entités. Ainsi, à l’hiver 2021, le grand public français découvrait le géant Couche-Tard, spécialiste canadien des hypermarchés et de la vente de carburant. La tentative tourne court : le 15 janvier, le couperet tombe. Bercy, par la voix de son Ministre de l’Économie et des Finances oppose « un refus courtois, mais clair et définitif », notamment au nom de « la souveraineté alimentaire et de la défense de l’emploi ».
Carrefour, fleuron de l’économie française
Parmi les raisons qui expliquent l’échec de la prise de contrôle par le canadien Couche-Tard de l’enseigne française se trouve ainsi le manque de garanties sociales. À date, Carrefour, reste le premier employeur privé au sein de l’Hexagone et totalise à lui seul 105 000 emplois. À travers le monde, ce sont 12 225 enseignes réparties dans plus de 30 pays qui affichent les couleurs du géant de la grande distribution. Plus récemment, le groupe a engagé des discussions avec Auchan. À nouveau, le projet de fusion a échoué. La famille Mulliez restant très réfractaire à l’idée de céder l’actif.
Un secteur en cours de recomposition et de concentration
Les raisons qui expliquent cet empressement au rapprochement sont multiples. D’une part Carrefour est aujourd’hui en perte de vitesse. Le groupe qui était, il y a peu, le leader de la grande distribution en Europe et le second à l’échelle mondiale a quitté le peloton de tête. Il est désormais loin dans le top dix mondial. En cause, la concurrence de nouveaux entrants, distributeurs sans magasins physiques, à l’instar du géant Amazon. Pour conserver sa position de leader, l’enseigne se doit d’opérer sa transition digitale et d’intensifier ses services hors lieux de vente physiques.
Malgré une assise financière solide (la capitalisation boursière du groupe est de 12 000 milliards d’euros et chiffre d’affaires pour 2019 à 80,7 milliards d’euros), l’ampleur de la transformation est telle que le groupe a besoin de réaliser des économies d’échelle en se plaçant aux côtés d’autres géants du secteur. Autre élément qui explique cet empressement : la présence en Bourse. Fleuron de l’économie française et valeur phare du CAC 40, Carrefour reste sous la pression directe de ses actionnaires, contrairement à des indépendants, tels que les enseignes concurrentes Leclerc ou encore Auchan.
Une tendance aux rapprochements
Actuellement, le mouvement de concentration dans la grande distribution se retrouve à tous les échelons. Ainsi, les plus petites entités, start-up et PME spécialistes de l’alimentaire qui cherchent à se développer peuvent être concernés par l’acquisition d’une cible ou la cession d’un actif. Quelle que soit votre taille, les spécialistes d’AURIS Finance, forts de leur expertise sectorielle, vous accompagnent. Contactez-nous.