Retour aux actualités

26/09/2023

Viande végétale : un nouveau décret interdit l’utilisation du vocabulaire carné

Viande végétale

Interdire l’usage des mots « steak », « saucisse », ou encore « escalope » pour qualifier la viande végétale, telle est la volonté du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qui souhaite ne pas induire le consommateur en erreur à travers « d’allégations trompeuses ». Une décision largement contestée par les foodtech. Explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.

Steak de soja, hot dog végétal et autres saucisses végans devront bientôt changer de nom. Pour Marc Fesnau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, « mettre fin aux allégations trompeuses sur les étiquetages est une priorité du Gouvernement ». Une nouvelle prise de position qui relance le bras de fer qui oppose depuis des années le lobby végétal au lobby de la viande.

Un décret plusieurs fois retoqué

Tout commence en 2017, date à laquelle un premier article est glissé dans la loi Egalim interdisant l’utilisation de dénominations associées aux produits d’origine animale dans la promotion de produits d’origine végétale. Quelques mois plus tard, l’article est supprimé sur décision du Conseil constitutionnel. Trois années plus tard, la loi étiquetage interdit l’emploi de dénominations utilisées pour désigner usuellement des denrées alimentaires d’origine animale pour les denrées végétales. À la suite à cette loi, un premier décret, publié en juin 2022, a été suspendu en référé par le Conseil d’État. Le Gouvernement a donc revu sa copie et a notifié un nouveau projet de décret à la Commission européenne, en date du 23 aout. Sauf avis contraire de la Commission, le décret devrait entrer en vigueur dans les prochains mois.

Un mois pour revoir les étiquetages

Les opérateurs auront un délai de trois mois pour adapter leur étiquetage. Les produits précédemment étiquetés pourront néanmoins être commercialisés jusqu’à l’écoulement des stocks. Un avis aux opérateurs, publié au journal officiel, détaille la liste des termes dont l’utilisation est interdite pour la désignation des denrées alimentaires comportant des protéines végétales. À titre d’exemple, les dénominatifs « charcutier – charcutière » ou encore « boucher – bouchère » ne sont pas autorisés. Le décret fixe également la teneur maximale de protéines végétales pouvant être contenue dans des produits carnés et appelés comme tels. Pour pouvoir utiliser la dénomination Chipolata, une saucisse devra par exemple contenir une teneur maximale de 1 % de protéines végétales (teneur exprimée en extrait sec).

La filière viande riposte

En France, la querelle entre les acteurs traditionnels de la viande et les nouveaux entrants est féroce. À la suite du lancement de sa campagne publicitaire « tout est bon sans le cochon » par l’entreprise 77 Foods, spécialiste de la viande végétale, le jury de déontologie publicitaire a été saisi d’une plainte émanant de l’Association Interprofession Nationale Porcine (INAPORC). Si l’accusation a été jugée « non fondée » par le jury, chaque nouveau lancement est attentivement scruté par les acteurs de la viande, arguant qu’une filière n’a pas le droit de s’appuyer sur l’image d’une autre pour se développer.

Nos experts à vos côtés

Avec 27 % des Français consommant de la viande végétale chaque mois, le marché est aujourd’hui en cours de construction. De nombreuses entreprises innovantes se développent avec des perspectives de marché importantes. Au sein du cabinet AURIS Finance, nos experts spécialistes de l’agroalimentaire et de la grande distribution vous accompagnent dans votre recherche de financement. Nous nous plaçons également à vos côtés dans votre recherche de cible ou dans votre projet de cession.  

Contactez-nous