La nouvelle économie du lait
Le sommet mondial du lait 2024, organisé par la fédération internationale de laiterie, s’est tenu à Paris du 15 ou 18 octobre. L’occasion de dresser un constat : l’économie du lait est en passe de changer de mains. La production laitière progresse fortement en Chine, en Inde et au Pakistan, tandis que, dans le même temps, elle stagne et recule même dans les puissances historiques du secteur que sont l’Europe, les États-Unis et l’Océanie. Quels impacts sur le secteur ? Explications et analyse par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
La mozzarella indienne et le camembert chinois pourraient demain se tailler une place de choix sur le marché des produits laitiers, comme l’explique un article publié dans le quotidien LesÉchos. La situation mondiale de production de lait connaît aujourd’hui un réel bouleversement. Les exportateurs historiques sont en retrait, tandis que dans le même temps la croissance de l’offre et de la demande progresse fortement en Asie.
Nouvelle géopolitique du lait
Si la production mondiale de lait devrait augmenter de 1,6 % au cours des dix prochaines années, pour atteindre 1 085 milliards de tonnes d’ici 2033, la carte des leaders de la production se redessine. En 2023, la production européenne de lait s’est repliée, elle a stagné aux États-Unis et a progressé de seulement 1% en Nouvelle-Zélande. Dans le même temps, au sein de pays tels que l’Inde, la Chine, le Pakistan et le Bangladesh, la production progresse de plus de 6 % sur un an en moyenne. En volume produit, l’Inde prend désormais la deuxième position au niveau mondial, derrière l’Europe et devant les États-Unis.
L’Inde et la Chine, proches de l’autosuffisance
La croissance de la production laitière en Asie est désormais proche de l’autosuffisance, c’est-à-dire que certains pays produisent suffisamment pour répondre à une majorité de la demande locale. C’est le cas de la Chine qui couvre désormais ses besoins à hauteur de 73 %. L’Inde qui totalise à elle seule 13 % du cheptel de la planète n’exporte que 3 % de sa production. En 2033, selon les prévisions de l’OCDE, l’Inde et le Pakistan représenteront ensemble 30% de la production globale. Des pays qui, à l’avenir, seront moins importateurs de lait et de produits finis. L’Inde se distingue aujourd’hui avec la production de lait de bufflonne qui représente désormais 15 % de la production totale du pays. Le marché indien du fromage connaît une croissance rapide : si pour l’heure seuls 5 % des habitants consomment régulièrement du fromage, ce pourcentage pourrait atteindre 20 % dans les prochaines années.
Marchés matures
L’Europe, en revanche, joue au sein d’un marché mature. En France, 95 % des consommateurs ont inclus le fromage dans leurs habitudes alimentaires. Les marges de progression sont donc plus réduites qu’en Asie. De plus, les producteurs laitiers doivent aujourd’hui faire face à de nouvelles contraintes réglementaires qui pèsent sur leur niveau de marge.
Nos experts à vos côtés
La géopolitique mondiale du lait est en passe de se redessiner avec des effets notables sur les acteurs historiques du secteur. Pour continuer à capter des consommateurs, ils devront poursuivre une production soutenue, tout en imaginant de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée. Des mouvements dans le secteur sont à prévoir. Au sein du cabinet AURIS Finance, nous disposons d’un pôle d’experts dédiés au secteur agroalimentaire. Nos spécialistes se placent à vos côtés et vous accompagnent dans le développement de votre entreprise.