La chaine de supermarché britannique Morrisons, quatrième groupe de distribution du pays, vient de passer sous pavillon étranger. Après des mois de négociations, c’est finalement l’investisseur américain Clayton, Dubilier & Rice qui a remporté la mise, pour un montant de 7 milliards de livres sterling, soit 8,2 milliards d’euros. Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en fusion acquisition, décryptent ce mouvement de marché majeur.
Tout commence en 1899, dans le nord de l’Angleterre, lorsque William Morrison débute son activité de commerçant de détail. C’est ensuite son l’impulsion de son fils, Ken Morrison, que la petite échoppe se structure, agrandissant le spectre des produits proposés. S’en suivent plusieurs ouvertures de magasins, principalement dans le nord de l’Angleterre. En 1967, la société familiale entre en Bourse. Un changement d’échelle qui va permettre au groupe de se diversifier, via notamment l’internalisation des usines de production et d’emballages. Des opérations de croissance externe – à l’instar du rachat du groupe Whelan Stores en 1978 – permettront à l’entreprise de maîtriser l’ensemble de la chaine de production.
Un mastodonte dans le secteur de la grande distribution
En 1999, le groupe rejoint le club très privé des 100 entreprises britanniques à la plus grande capitalisation boursière et intègre l’indice Footsie 100. Dès lors, le développement des supermarchés Morrisons s’intensifie, avec l’acquisition de Safeway en 2004. Une acquisition qui permettra au groupe de s’implanter durablement en Ecosse. À date, le groupe Morrisons est le quatrième groupe de distribution du pays, juste derrière Sainsbury’s, Asda et Tesco et totalise 487 magasins. Au-delà des supermarchés, le groupe a étendu ses activités, à la restauration et à la vente de carburant. Morrisons s’est également distingué dès 2014 en nouant un partenariat avec Deliveroo, puis, deux années plus tard, avec le géant Amazon pour la livraison à domicile.
Morrisons, un actif très convoité par les investisseurs financiers
Pour l’exercice 2020-2021, le chiffre d’affaires du groupe ressort en hausse de 4 %, à 9 milliards de livres sterling. La crise sanitaire a néanmoins pesé sur le bénéfice net de l’entreprise, qui ressort à 82 millions de livres sterling, contre 145 millions pour l’exercice précédent. Fort de son réseau et de la diversité de ses activités, le groupe a néanmoins attisé la convoitise de nombreux investisseurs. Suite à une première offre rejetée en provenance de CD&R, jugée trop basse, le groupe d’investissement Fortress s’est positionné avec une offre plus haute. D’autres acteurs sont entrés dans la course, à l’instar d’Apollo et d’Amazon. C’est finalement le groupe américain de capital-investissement CD&R qui a remporté les enchères.
Changement de paradigme dans les stratégies d’acquisition
Pour les experts d’AURIS Finance, ce nouveau mouvement de marché est révélateur de la tendance actuelle. Les enseignes de grande distribution sont désormais la cible des fonds d’investissements. Ainsi, Morrisons n’est pas la seule entreprise de grande distribution à être passé sous le contrôle d’investisseurs financiers. C’est le cas notamment d’Asda, devenu il y a un an propriété des frères Mohsin et Zuber Issa et du groupe de capital-investissement TDR Capital.
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