Le pouvoir n’est plus désormais entre les mains des cédants. Dans un marché incertain, les financeurs ont aujourd’hui le pouvoir. Lors des tours de table, les fonds d’investissements imposent leurs conditions. Un phénomène particulièrement à l’œuvre pour le financement des start-ups, des entreprises de la Tech et des sociétés à forte croissance. Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition vous livrent leur analyse.
Changement de paradigme sur le marché du financement. Alors qu’il y a quelques mois, les investisseurs peinaient à trouver des entreprises sur lesquelles se positionner, ce sont les start-ups et entreprises de croissance qui désormais éprouvent des difficultés à se financer. Si l’année 2021 a été marquée par d’importantes levées de fonds pour la French Tech, les entreprises candidates au financement sont désormais confrontées au désintérêt des investisseurs. Ainsi, selon les chiffres livrés par Crunchbase au niveau mondial, ce sont 81,1 milliards de dollars qui ont été levés par les entreprises de croissance au troisième trimestre 2022, contre 171 milliards de dollars un an auparavant, soit un repli de 53 %. Un désamour qui s’explique par le contexte macro-économique. Le risque inflationniste et la fin d’une période de taux durablement bas, pèsent sur le niveau de liquidité des investisseurs. En conséquence de quoi, de nombreux acteurs du financement deviennent attentistes. Les autres se font plus frileux et multiplient les clauses dans les contrats, afin de se couvrir en cas de retournement de marché.
Le pouvoir aux mains des investisseurs
C’est ainsi que certaines clauses – qui n’apparaissaient plus dans les contrats de financements depuis de nombreuses années – font aujourd’hui leur grand retour. C’est le cas de la clause de liquidation, également baptisée « liquid perf ». En cas de revente, cette clause permet aux investisseurs de se couvrir en priorité, avec un multiplicateur de mise initiale préalablement défini. Dans le contexte actuel, ce multiple s’envole. Les experts constatent également le retour de la clause du « ratchet » qui permet à l’investisseur de conserver son niveau d’actionnariat même en cas de nouvelle levée de fonds avec une valorisation inférieure au tour précédent.
Couverture contre de potentiels retournements de marché
Enfin, l’année 2022 a été marquée par l’arrivée dans les contrats français des clauses MAC (Material Adverse Change) venues des pays anglo-saxons. Ces clauses « d’effet significatif défavorable », permettent à l’acheteur de sortir de la négociation en cas d’événement exogène aux deux parties mais ayant un impact direct sur l’entreprise cible. Une protection supplémentaire en cas d’occurrence extraordinaire, a l’instar d’un conflit géopolitique ou d’une crise sanitaire. Dans le même temps, la tension autour du niveau de valorisation des entreprises s’intensifie. Les entreprises spécialistes de la Tech en sont les premières impactées. Selon le rapport « State of European Tech 2022 », près de 400 milliards de valorisation publiques et privées se sont évaporées au cours de l’année 2022. La valeur totale de l’écosystème est ainsi désormais évaluée à 2,7 trillions de dollars, contre 3,1 trillions de dollars à fin 2021. L’un des cas les plus emblématiques est sans conteste celui du géant suédois spécialiste du paiement fractionné Klarna qui, en une année, a perdu 85 % de sa valeur.
Faites-vous accompagner
Dans ce contexte, les négociations entre financeurs et sociétés cherchant à lever des fonds pourraient se tendre au cours des prochains mois. Spécialisés par secteurs, les experts d’AURIS Finance sont à même de vous accompagner tout au long de votre opération du financement et se placent à vos côtés pour la rédaction des clauses de financement.