Jusqu’ici, elles faisaient figure d’exceptions. Face au tarissement mondial des financements, les entreprises françaises continuaient d’attirer les investisseurs. C’est désormais révolu, comme en témoignent les chiffres du dernier baromètre de la French Tech livré par EY. Explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
Au cours du premier semestre, les start-up françaises sont parvenues à lever 4,26 milliards d’euros. Un montant en repli de 49 % sur un an (8,4 milliards d’euros levés sur les six premiers mois de l’année 2022).
Rareté des levées de fonds record
Il faut dire que le début de l’année 2022 avait été marqué par des levées de fonds exceptionnelles. Dans la course au financement, trois jeunes pousses tricolores s’étaient distinguées. En janvier 2022, la fintech Qonto, réalisait une levée de fonds de 486 millions d’euros. Quelques jours plus tard, c’était au tour du spécialiste français des produits reconditionnés Black Market de boucler un tour de table de 450 millions d’euros. Le même mois, Exotec, à la suite d’une levée de fonds de 335 millions d’euros, accédait au rang de licorne. Il est intéressant de noter que ces trois tours de table ont eu lieu au mois de janvier 2022. Au-delà de cette date, les levées de fonds record se sont faites plus rares. Si entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, les montants chutent, le nombre d’opérations a progressé de 9 % sur la période. Ainsi, au premier semestre 2023, les entreprises de la French Tech ont réalisé 395 opérations de levée de fonds, contre 362 un an auparavant.
Vers une plus grande prudence
À la suite de la brutale remontée des taux directeurs, le déclenchement de la guerre en Ukraine (en date du 24 février 2022) a conforté les investisseurs dans une nécessaire prudence. Au sein des fonds de capital venture, l’appétence pour le risque s’est fortement tarie. Selon une étude réalisée par la société de gestion Speedinvest, 84 % des experts VC estiment que les licornes sont aujourd’hui survalorisées. En conséquence, le temps de décision s’allonge : les VC européens passent désormais en moyenne 94 heures à effectuer une due diligence. Entre le pitch de la start-up et le moment de la signature de la transaction, plusieurs semaines, voire plusieurs mois peuvent s’écouler. Un changement de temporalité important, puisque durant les années 2020 et 2021, il n’était pas rare qu’une levée de fonds soit bouclée en quelques jours.
Les Cleantechs gagnent du terrain
Si les levées de fonds se sont repliées brutalement, les raisons d’espérer sont nombreuses pour les entreprises innovantes françaises. En effet, à l’échelle européenne, la France se classe toujours en première position, talonnée de près par l’Allemagne. Certains secteurs restent particulièrement attractifs pour les investisseurs. Ainsi, les entreprises de la Cleantech affichent une percée remarquable, avec 1 170 millions d’euros levés au premier semestre 2023, contre 926 millions d’euros un an plus tôt. D’autres secteurs deviennent moins attractifs, à l’instar des fintechs dont les investissements se sont repliés de 82 % sur la période.
Nos experts à vos côtés
Si les start-up tricolores n’échappent pas au repli des financements, de nombreuses opportunités existent. Dans la course aux levées de fonds, les entreprises françaises se distinguent par le caractère innovant de leurs propositions. À la condition toutefois de savoir répondre aux exigences des experts du capital venture. Due diligence, valorisation, fixation du prix, sont autant d’étapes fondamentales à ne surtout pas négliger. Les experts d’AURIS finance sont spécialisés par secteur et vous accompagnent tout au long de votre recherche de financements.