La formation professionnelle est aujourd’hui clairement identifiée par les entreprises et les salariés comme un des leviers de développement des compétences. Si la demande est bien là, l’offre peine à se structurer dans un environnement incertain, tant du fait des évolutions législatives que des compétences recherchées. Analyse et explications par les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion-acquisition.
À l’occasion de la deuxième édition du baromètre de la formation professionnelle, l’organisme de formation Lefebvre Dalloz compétences a interrogé 1000 actifs (décideurs, managers et collaborateurs). Les résultats sont sans appel : la quasi-totalité des sondés (93 %) se disent concernés par la formation et se considèrent acteurs du développement de leurs compétences. Les sondés semblent si convaincus de l’importance de la formation que 83 % d’entre eux affirment être prêts à se former en dehors de leur temps de travail, tandis que 72 % d’entre eux se disent disposés à investir de l’argent pour se former. Le marché est aujourd’hui en forte croissance : Avec un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros pour l’année 2022, la formation constitue un marché en forte expansion : il représente désormais 1,05 % du PIB, contre 0,67 % du PIB en 2018.
Renforcement de la législation
Pour autant, les organismes doivent aujourd’hui faire face à de nombreux défis, à commencer par un durcissement de la régulation opéré depuis la réforme de 2018. Afin de lutter contre les pratiques frauduleuses, de nouveaux textes réglementaires encadrent désormais les règles d’accès à la sous-traitance sur la plateforme du CPF (Compte Professionnel de Formation) et renforcent les prérogatives de contrôle des OPCO et des ATPro. Les organismes de formation doivent strictement encadrer leurs contrats de sous-traitance, au risque de ne pouvoir bénéficier de la certification Qualiopi. Sur les 125 000 organismes de formation sont répertoriés en France, seuls 45 000 sont certifiées Qualiopi. Une certification nécessaire pour bénéficier des financements publics et être éligible au CPF.
Nouvelles compétences requises
L’autre écueil pour les groupes de formation est d’être constamment challengés sur leurs modules de formation. À titre d’exemple, en quelques mois, la demande pour les formations à l’intelligence artificielle générative a largement détrôné celle pour les modules de transformation digitale. Cette nouvelle technologie grandit à une vitesse très largement supérieure à celle des formations universitaires. L’IA étant une science encore en construction, il devient alors très difficile aux organismes de s’entourer d’experts aux compétences reconnues et validées.
Par ailleurs, au sein même des organismes de formation, l’utilisation de l’IA est clairement identifiée comme un levier de développement de nouveaux services. À terme, l’IA pourrait permettre la personnalisation des parcours de formation ainsi qu’une amélioration de l’implication de l’apprenant dans les modules digitaux. Néanmoins, pour l’heure, rares sont les organismes à s’être emparés de cette technologie.
Rapprochements à venir
Au cours des prochains mois, des rapprochements stratégiques entre acteurs du secteur de la formation professionnelle pourraient advenir, permettant à certains de capter de nouvelles fonctionnalités technologiques et à d’autres de se mettre en ligne avec la réglementation. Les entreprises qui bénéficient déjà de la certification Qualiopi, ainsi que celles ayant mis en place des innovations technologiques seront sans conteste les plus chassées. Les autres acteurs n’échapperont pas à une réflexion sur leur modèle d’affaires. Au sein du cabinet AURIS Finance, nos experts sont spécialisés par secteurs. Quel que soit votre projet : recherche d’un repreneur ou d’une nouvelle cible, nous nous plaçons à vos côtés.