Crise sanitaire et guerre en Ukraine sont deux éléments conjoncturels qui ont poussé les pays européens vers davantage de souveraineté industrielle. Loin de faire exception, la France a fait de la réindustrialisation l’un des axes stratégiques du plan France Relance, adopté durant l’épidémie de Covid-19. Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en fusion-acquisition vous livrent leur analyse.
Le contexte industriel français est aujourd’hui fortement dégradé. Ainsi, l’industrie ne participe actuellement qu’à hauteur de 9 % du PIB au sein de l’Hexagone, contre 26 % en Allemagne et 14 % en Espagne. Une faible proportion qui s’explique notamment par la stratégie de désindustrialisation opérée en France dans les années 1990. Ainsi, jusqu’en 2017, l’industrie française détruisait des emplois. Année à partir de laquelle la courbe a commencé à s’inverser, notamment portée par une volonté étatique de relancer la production industrielle. Un phénomène fortement amplifié par l’occurrence de deux événements successifs. En premier lieu, la crise sanitaire a montré la limite de la dépendance aux autres nations pour la production de biens. C’est en réaction qu’a été adopté le plan France Relance ; un plan d’investissement de 100 milliards d’euros destiné à relancer l’économie et à favoriser l’emploi. Le déclenchement du confit en Ukraine a ensuite intensifié les craintes autour d’une pénurie des matières premières et mis en lumière les fortes interdépendances entre pays, en matière de production de biens.
Cap sur l’industrie 4.0
La France travaille aujourd’hui à sa réindustrialisation. Néanmoins, l’industrie de 2022 est très différente de celle des années 1990. Il s’agit désormais d’une industrie de moins en moins manufacturière avec des besoins en main d’œuvre directs réduits. Au sein de ces industries de plus en plus robotisées, qui utilisent le digital et les data, les principaux coûts sont souvent liés aux matières premières et à l’énergie ; les coûts salariaux n’arrivant qu’en troisième position. Pour limiter la trop forte interdépendance aux autres nations, la supply chain – c’est-à-dire l’intégration des processus de production dans les chaines de valeur – est un élément clé. Au cours des dernières années, les chaines de valeur mondiales se sont largement développées, permettant aux industriels de réaliser des gains significatifs. Néanmoins, le fonctionnement de ces chaines interdépendantes a été largement mise à mal lors de la crise sanitaire.
Un nouveau paradigme pour les chaines de valeur
Dans ce contexte, ont émergé des chaines de valeur régionales, permettant aux industriels de se prémunir des aléas géopolitiques et sanitaires. Celles-ci présentent de nombreux atouts, elles permettent notamment de piloter au plus près la production. Plus réactives que les chaines globalisées, elles constituent un atout compétitif indéniable en période de crise. Cette flexibilité est rendue possible par la proximité, mais également par l’usage des outils digitaux dans la stratégie de gestion de la chaine de production. C’est ainsi par exemple que les supply chain localisées en Bretagne sont parvenues à traverser la crise sanitaire, comme l’explique Bretagne Supply Chain dans son rapport.
Faites-vous accompagner
Le secteur industriel français est aujourd’hui en proie à de profonds bouleversements. Si la robotisation et la digitalisation des outils permettent aux industriels de réduire les coûts salariaux, de nouveaux défis existent. En premier lieu desquels l’interdépendance logistique. Les chaines de valeur mondialisées se sont ainsi révélées fragiles en période de crise sanitaire et géopolitique. Désormais, toute acquisition d’entreprise industrielle doit faire l’objet d’une analyse fine du fonctionnement des chaines de valeur. Les spécialistes d’AURIS Finance, forts de leur expertise sectorielle sont à même de vous accompagner dans vos opérations de cession ou d’acquisition d’entreprise.