Depuis la publication du Baromètre EY du capital risque en France, il est bien acté que la FrenchTech continue d’attirer les investisseurs. La France conserve sa deuxième place avec 5,39 milliards d’euros levés en 2020, en augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente, derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne. Ces trois pays représentent 56 % du total des investissements en valeur en Europe.
Du côté des secteurs, pas de surprise, les sociétés de logiciels et de services internet continuent de s’approprier plus de 50 % des fonds levés en valeur. Mais quid de l’écosystème startups de la cybersécurité en 2021 ? La réponse avec les experts d’Auris Finance, cabinet de conseil en fusions-acquisitions.
Une crise surmontée…
Le dernier Radar 2021 des startups cybersécurité, présenté conjointement par Wavestone et BPI France en juin dernier, dévoile un contexte intéressant sur cette année 2021 si particulière. Une impression de stagnation fait office de première impression. Le nombre de sociétés dans le Radar est passé de 152 en 2020 à 150. Le niveau des levées de fonds n’a pas bougé, toujours autour de 100 millions d’euros (avec toutefois une accélération ces derniers mois). Alors, même si la crise de la Covid 19 n’est pas passée inaperçue en affectant l’activité commerciale en 2020 – 15 % des startups déclarent même avoir noté un impact négatif fort sur leur activité -, l’horizon semble pourtant se dégager.
… de nouvelles opportunités
La Covid 19 a entraîné une très forte augmentation de l’activité numérique, via le télétravail et son corollaire d’attaques informatiques. Le tissu économique et social est donc de plus en plus sensible à la question de cybersécurité. 21 % des startups l’ont même remarqué.
La demande client se fait de plus en plus pressante dans des domaines comme l’anticipation de la menace, la réponse à incident, ou encore les EDR, ces logiciels qui permettent de détecter les menaces informatiques grâce à l’intelligence artificielle. La bordelaise Tehtris a ainsi levé 20 millions d’euros fin 2020 et HarfangLab vient de confirmer avoir levé 5 millions d’euros. Certaines startups ont même réussi à pénétrer le secteur des PME en créant des solutions clés en main pour gérer la gouvernance sécurité ou en réalisant des audits de vulnérabilité.
Des levés de fonds parfois importantes
Si les plus importantes levées de fonds dans le secteur dépassent les 100 millions d’euros aux États-Unis, elles plafonnent aux alentours de 30 millions en France (à l’instar de DataDome qui vise à protéger le e-commerce et les données sensibles) et 50 millions au Royaume-Uni.
Deux startups (DataDog et Tenable) ont été acquises par deux sociétés américaines. Une nouvelle qui peut faire peur à l’heure des grands débats sur la souveraineté, surtout dans des secteurs sensibles, mais qui peut rassurer le futur investisseur sur l’attractivité des projets français.
Cybersécurité : un écosystème qui s’organise
Les chiffres du Radar 2021 des startups cybersécurité ont souligné une montée en puissance des entreprises du secteur. Les jeunes pousses se transforment en scale-ups avant de devenir des licornes. Ainsi 7 startups ont franchi le cap des 35 employés, et les emplois sont en augmentation de 24 % dans les sociétés qui comptent de 10 à 20 salariés. Enfin, l’État a annoncé, il y a quelques mois, le Plan France Relance et le Programme d’investissement d’avenir qui pourrait représenter près 1 milliard d’euros pour le secteur. De nouvelles structures nationales se mettent en place, comme le French Cyber Booster qui doit accompagner la création de 30 nouvelles entreprises à Paris et à Rennes. Autant de soutiens et d’évolutions qui laissent présager encore plus d’opérations de cessions ou de fusions-acquisitions dans le secteur.