Malgré une forte tendance à la concentration, le secteur de la grande distribution continue d’attirer de nouveaux venus. Une nouvelle enseigne devrait ainsi voir le jour en France dès le mois de septembre, avec un positionnement et un modèle singulier. Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en fusion-acquisition décryptent.
Pour l’heure, le nom n’est pas définitif. Néanmoins, celui qui s’appellera peut-être « Tazita » entend bousculer le marché de la grande distribution déjà en proie à d’importantes évolutions au sein de l’Hexagone. Le groupe créé par Fabrice Gerber, ex Leclerc, Système U et Aldi ambitionne d’ouvrir 240 magasins alimentaires et 60 non alimentaires en France à horizon 2027, avec un objectif de chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, soit 6,5 millions d’euros par magasin d’ici 5 ans. Tazita souhaite se concentrer sur les villes moyennes en implantant ses magasins en périphérie proche des villes qui comptent entre 8 000 et 12 000 habitants. Le groupe se concentrera dans un premier temps sur la région lyonnaise et le sud de la France.
La vague du made in France
Pour séduire une clientèle de citadins et de ruraux, Tazita proposera un mix produits alimentaires et non alimentaires et entend également ouvrir une soixante de magasins plus vastes (3000 mètres carrés) exclusivement dédié au non alimentaire. Depuis la pandémie, le Made in France séduit les consommateurs et c’est sur cette tendance que Tazita entend capitaliser, en proposant a minima 70 % de produits made in France. Le bio, en revanche, ne représentera qu’une part infime des produits en rayons (5 %).
Un financement atypique
Ce fonctionnement en circuit court va plus loin que les modèles traditionnels qui font le choix de se fournir en priorité auprès de producteurs locaux. L’enseigne entend associer les fournisseurs au projet en faisant d’eux des investisseurs. Ainsi, si le montant nécessaire au projet s’élève à 150 millions d’euros, selon LSA, Tazita ne se tournera pas vers les banques pour obtenir un financement, mais auprès des fournisseurs. À l’heure où le modèle traditionnel de la grande distribution est largement bousculé par l’arrivée de nouveaux entrants, GAFAM et géants digitaux, Fabrice Gerber veut croire en la pertinence du modèle coopératif. Ainsi, jusqu’à l’ouverture du 80ème point de vente, une prise de participation par le fournisseur sera obligatoire, a fait savoir l’entrepreneur à LSA. Ces investisseurs recevront en retour 25 % des bénéfices. Un modèle ambitieux qui semble déjà séduire les producteurs : Tazita affirme ainsi que 150 fournisseurs se sont déjà positionnés pour devenir partenaires de l’enseigne.
Un modèle plus vertueux ?
À l’heure où les négociations entre fournisseurs et géants de la grande distribution patinent, le modèle proposé par Tazita dénote. Si auparavant des initiatives avaient fleuri en ce sens, associant les consommateurs finaux au modèle de rentabilité des supermarchés, Tazita est le premier acteur à composer directement avec les fournisseurs et les producteurs.
Faites-vous accompagner
Depuis plus de deux décennies, les experts d’AURIS Finance, forts de leur expertise sectorielle, analysent les mutations du secteur de la grande distribution et accompagnent les entreprises dans leurs opérations de financement, de cession ou d’acquisition de société cible. Ils sont à même de vous accompagner dans votre recherche de financement, qu’ils soient classiques ou alternatifs.
Contactez-nous