Si les consommateurs sont désormais familiers des Nutri-scores qui, en un coup d’œil évaluent l’intérêt nutritionnel d’un produit, ils devront bientôt se familiariser avec l’Eco-score, un nouvel indicateur qui permet de mesurer l’impact environnemental des articles vendus en grande distribution. C’est le géant Carrefour qui a initié le mouvement, avec l’étiquetage Eco-score de 20 000 produits. Quels impacts sur le secteur de la grande distribution et ses potentiels mouvements ? Les experts d’AURIS Finance décryptent.
À l’heure où les Français tentent de concilier pouvoir et vouloir d’achat, les géants de la grande distribution redoublent de solutions innovantes. C’est ainsi qu’en juin 2021, Carrefour annonçait le lancement de l’utilisation de l’Eco-score pour ses produits de marque distributeurs. Si, dans un premier temps, l’utilisation de l’Eco-score est une expérimentation mise en place uniquement en ligne, le groupe n’exclut pas d’étendre cette pratique à l’ensemble de ses produits en rayon.
Pour ce faire, il faudrait que « d’autres marques rejoignent le mouvement en affichant elles-aussi l’Eco-score sur leurs produits », indique Carrefour dans un communiqué. Un appel à peine masqué aux fournisseurs : les enjoignant à eux aussi renseigner l’impact écologique de chacun de leurs produits.
Vers une généralisation des indicateurs environnementaux
Pour l’heure l’Eco-score semble progressivement s’imposer. Celui-ci a été imaginé par un ensemble de huit acteurs du numérique, parmi lesquels on peut citer Yuka, Open Food Facts, FoodChéri ou encore Marmiton. Pour arriver à un score entre A et E, différents critères sont pris en compte tels que notamment la possibilité de recycler l’emballage ainsi que la provenance du produit. Aux côtés de cette initiative, un nouvel indicateur devrait voir le jour, fruit de la loi Agec, (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), dont l’article 15 établit « une phase d’expérimentation qui permettra de déterminer les méthodes les plus susceptibles d’être retenues pour déployer un affichage environnemental harmonisé par secteur ». Piloté par l’Ademe, le label est aujourd’hui en réflexion et pourrait être effectif d’ici dix-huit mois. A terme, il n’est en effet pas exclu que la notation de l’impact environnemental devienne la norme, a l’instar du Nutri-Score qui devrait devenir obligatoire en France et dans toute l’Union européenne à la fin de l’année 2022.
L’impact environnemental : un atout dans la valorisation d’une entreprise
Quels impacts sur une opération de fusion-acquisition ? A priori, l’effet ne semble pas immédiat. Cependant, à terme, si le score environnemental venait à se démocratiser, voire à devenir obligatoire, les fournisseurs dont les produits sont dotés des scores les plus bas, pourraient souffrir d’une désaffection de la part des consommateurs, et conséquemment d’une désaffection de la part des géants de la distribution. Des conséquences qui pourraient être bien plus dommageable que le Nutri-Score. En effet, avoir conscience des faibles qualités nutritionnelles d’un produit n’empêche pas les consommateurs de les acheter. En revanche, l’aspect environnemental peut avoir un effet immédiat sur une intention d’achat.
D’où l’importance de soigner dès à présent sa stratégie environnementale. Provenance des matières premières, conditions de fabrication, stockage, acheminements, sont autant d’éléments à prendre en compte lors d’un audit RSE. Ces informations sont cruciales notamment pour une entreprise en recherche d’acquéreurs. Ceux-ci sont désormais très regardant quant à la politique environnementale déployée par la société cible. Que vous soyez en phase de réflexion pour la cession de votre entreprise ou l’acquisition d’un groupe concurrent, les experts d’AURIS Finance vous accompagnent et vous conseillent sur votre stratégie RSE. Contactez-nous.