Les entreprises non cotées acquises par dette avec effet de levier doivent aujourd’hui composer avec un environnement économique incertain. La hausse des taux d’intérêt conjuguée au ralentissement économique menace désormais l’équilibre financier de certains LBO. Des cessations de paiements pourraient-elles advenir ? Faut-il craindre des niveaux de valorisation en forte baisse ? Les experts d’AURIS Finance, cabinet de conseil en opérations de fusion acquisition, décryptent.
Hausse des prix de l’énergie, des matières premières et difficultés d’approvisionnements sont autant d’éléments conjoncturels qui pèsent sur le quotidien des entreprises. En première ligne se trouvent celles des secteurs de l’agroalimentaire et de la grande distribution très exposées à l’inflation. Les coûts de production en forte hausse, pèsent lourdement sur les marges et viennent plomber les profits.
Ratios d’endettement élevés
Dans ce contexte, les entreprises acquises par LBO (Leverage Buy Out, acquisition via endettement et effet de levier), pourraient connaitre d’importantes difficultés financières. En effet, dans ce type d’opérations, une holding – propriété d’un fonds d’investissement – réalise une acquisition par de la dette ; dette par la suite remboursée grâce aux profits de l’entreprise. Les ratios d’endettement sont calculés à partir de l’excédent brut d’exploitation ou des flux de trésorerie disponibles (Free Cash Flows). Dans un environnement macro-économique porteur, ces agrégats se bonifient, mais se replient lorsque l’environnement devient plus incertain, induisant mécaniquement une hausse des ratios d’endettement.
Vers des cessations de paiements ?
Or, si ce ratio d’endettement sort du cadre tel que défini dans le contrat de LBO, les organismes préteurs sont en mesure d’exiger un remboursement anticipé. « Dans la mesure où les entreprises ne seront pas en capacité de le faire, elles seront techniquement considérées en cessation de paiement », explique Grégoire Andrieux, Managing partner du cabinet d’avocats McDermott, Will & Emery au journal Le Figaro. Un phénomène accentué par la structure même des LBO qui sont majoritairement financés à taux variables. Seule solution pour éviter le dépôt de bilan : d’âpres sessions de négociations avec les créanciers afin de convenir d’une restructuration de la dette.
Les fonds d’investissement revoient leur stratégie
Ce contexte tendu pèse sur les fonds de Private Equity qui, au cours des dernières années, étaient très présents sur le marché des rachats d’entreprises. Ceux-ci pourraient s’avérer plus discrets au cours des prochains mois, notamment dans le secteur de la Tech où les valorisations, après s’être envolées, s’orientent à présent à la baisse. Si la hausse des taux, conjuguée à des niveaux de rentabilité en berne, venaient à s’inscrire dans le temps, ces fonds pourraient avoir du mal à céder leurs actifs aux niveaux escomptés. Obligés de sortir de leurs positions, ces fonds céderaient alors à moindres coûts des entreprises acquises à prix fort, en phase de cycle haussier. En conséquence, les valorisations des entreprises pourraient se replier fortement au cours des prochains mois. Déjà, la chute est sensible : selon les données de PitchBook, de nombreuses entreprises ont d’ores et déjà revu leurs valorisations à la baisse. En Europe, le spécialiste suédois du paiement fractionné a récemment abaissé sa valorisation, de 85 %, à 6,7 milliards de dollars, contre 45,6 milliards de dollars un an auparavant.
Faites-vous accompagner
Les process qui permettent une restructuration de la dette sont longs et onéreux et mobilisent d’importantes capacités au sein des organisations, via l’implication notamment des directions financières et juridiques. Dans un environnement économique incertain, les équipes d’AURIS Finance se placent à vos côtés. Spécialisés par secteurs, nos experts sont aguerris aux opérations de LBO et vous accompagnent dans la négociation avec vos créanciers et acquéreurs potentiels.